Emmanuel Macron, le Président de la République, a annoncé au mois de décembre que «le salaire d’un travailleur au smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019, sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur».
Cette augmentation du SMIC passera en réalité par une hausse de la prime d’activité, dont étudiants et apprentis peuvent théoriquement bénéficier grâce à une dérogation. En 2016, les jeunes représentaient en moyenne 15,5% des bénéficiaires de la prime d’activité, soit 486.000 personnes.
Toutefois, et au regard des conditions d’attribution de la prime d’activité, cette dernière est plutôt destinée à des jeunes travailleurs de plus de 18 ans exerçant une activité professionnelle, salariée ou non. Les règles sont en effet relativement restrictives pour un étudiant : les bourses d’études et gratifications de stages sont exclues, et le revenu d’activité doit être au minimum de 918,35 euros net, soit 78% du Smic. Ce qui revient à peu près à 27 heures travaillées par semaine, ce que peu d’étudiants arrivent à faire en plus de leurs heures d’enseignement.
De ce fait, les étudiants qui travaillent à mi-temps et qui sont payés au Smic sont exclus de la hausse du Smic prévue par Emmanuel Macron.
Cette exclusion est justifiée, selon la direction générale à la cohésion sociale du Ministère des solidarités et de la santé, par le fait que cette disposition a pour vocation de détourner les jeunes de leur formation, en ne ciblant que ceux dont le statut de travailleur prévaut sur celui d’étudiant.