Ce samedi 22 juillet, le ministère de la Cohésion des territoires annonçait que le gouvernement réduirait les aides personnelles au logement (APL) de cinq euros par mois, et ce, à partir du premier octobre 2017.
Une baisse des aides qui pourrait paraître dérisoire mais qui aurait de grandes conséquences, notamment chez les étudiants, principaux bénéficiaires des APL.
Mais qu’est-ce que les APL ?
Les APL sont des aides de l’État relatives au logement. Ce sont des allocations mensuelles versées aux locataires ou aux propriétaires qui doivent rembourser certains prêts. Ces allocations sont versées sous certaines conditions.
Par exemple, si vous êtes locataire, vous devrez prouver que :
- le logement est votre résidence principale
- le logement est conventionné
- vous être titulaire du contrat de location
- vous payez le loyer
- le logement n’appartient pas à l’un de vos ascendants ou descendants ou ceux de votre conjoint, concubin, partenaire d’un PACS.
En tant que propriétaire il faut prouver que :
- le logement est votre résidence principale
- vous devez rembourser un prêt conventionné, un prêt aidé ou un prêt d’accession sociale
- ce prêt est destiné à la construction ou l’achat d’un logement neuf, d’un logement ancien sans travaux, l’agrandissement ou l’aménagement d’un local à usage d’habitation
En 2016, les APL étaient perçues par 2,73 millions de foyers et les étudiants en étaient les principaux bénéficiaires puisqu’ils représentaient 40% des allocataires.
Cette baisse des APL a été voulue pour renflouer les caisses de l’État mais elle pourrait avoir un impact direct sur les étudiants.
Selon La Fage, syndicat étudiants, 1 étudiant sur 4 vivrait en dessous du seuil de pauvreté. Le logement représentant près de la moitié du revenu mensuel des étudiants, il est souvent indispensable pour eux d’obtenir une aide de l’État.
Le syndicat indique dans ce contexte que le gouvernement « s’en prend au porte-monnaie des étudiants », que cette mesure est « dangereuse et injuste ». La Fage s’est empressé de demander au gouvernement de « ne pas matraquer le portefeuille des étudiants et de préserver leur accès au logement ».
A contrario, d’autres étudiants expriment sur les réseaux sociaux leur absence de crainte, compte tenu de la faible baisse annoncée (5 euros). Ils considèrent que cette baisse est dérisoire, qu’il ne s’agit là que d’une bière en moins dans le mois et que cela ne changerait pas grand-chose à leur situation.
Ce changement vis à vis des aides personnelles au logement n’est pas le premier. En 2016, le gouvernement avait déjà décidé de limiter l’éligibilité à l’APL.
Si les familles des étudiants touchaient l’impôt sur la fortune, alors ceux-ci ne pouvaient plus en bénéficier. De même pour les étudiants payants un loyer « excessif », le gouvernement avait mis en place une dégressivité de l’aide afin d’éviter les abus.
Depuis 2016, la valeur en capital du patrimoine est également prise en compte. Si cette valeur est supérieure à 30 000 euros, les aides peuvent être réduites ou supprimées.
Si en 2016, les divers changements visaient à réduire les inégalités et à permettre à ceux qui en avaient réellement besoin de bénéficier de ces aides, aujourd’hui, il s’agit d’une baisse qui toucherait aussi bien les plus riches que ceux qui le sont moins.